La montagne c’est pointue comme dirait l’autre. Donnez une feuille, un crayon, et il y a de grande chance pour que jaillisse des doigts de l’enfant une belle pyramide, une tour plus ou moins raide élancée vers le ciel.

Mais voilà, comme la couleur a besoin du blanc pour exister, la montagne existe par le vide qui l’entoure et la magnifie. Encore faut il que ce vide soit à la hauteur de ce qu’il suggère: l’évasion, le beau, un temps qui se dilate…

Comme un sac que l’on remplit de choses nécessaires, notre esprit qui divague gentiment au beau milieu des glaciers remplit l’air de milles choses essentielles. Rares sont les instants où la montagne tolère l’approximatif, où la contemplation l’emporte sur la nécessité du geste juste.

Mais alors quel bonheur de n’être « pris » que par le plaisir d’être là, sans se dire qu’au bout du chemin s’arrête le jeu. Car demain tout recommence: tôt dans la nuit, les rêveurs sur le glacier seront sur le rebord du monde…

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About the Author : Jérome CHANCRIN


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