Première leçon: prenez une équipe motivée qui n’a pas froid aux yeux et qui ne craint pas de se confronter à une multitude de terrains (a)variés…
Le rendez-vous était pris de longue date avec mes deux nouveaux compagnons pour une semaine de montagne dont le but était de gravir le Mont Blanc par un itinéraire sauvage. Tim et Elise sont partant pour l’aventure et après les coutumiers échanges de mails nous décidons que la préparation se fera dans les Ecrins.
On se retrouve à La Grave le matin pour une mise en jambe dans les Enfetchores: la variété du parcours et la tranquillité bien installée permettent à notre cordée de faire connaissance entre deux éclaircies.
Après une montée rondement menée nous voilà au pied de la Brèche de la Meije, avec notre Râteau sur notre droite qui nous attend de pied ferme. La montée se passe sans accroc, la descente sera un peu plus « sport » avec au programme un délicieux mélange de neige mouillée, de boue et autre gravillons…
L’arrivée au Promontoire est toujours un beau moment, et la dizaine d’alpiniste dégustent sans modération la joie d’être là haut.
Deuxième leçon: transformer une course de mise en bouche en hivernale…
Le lendemain notre premier Râteau nous attend pour une première prise de contact qui s’avérera quelque peu glacial! Mais bon, on n’est pas venu déguisé en feuille de choux pour se faire brouter le cul par les lapins du coup on se retrousse les manches, on grattonne du piolet, on tortille des crampons et le l’on débouche tant bien que mal au col neigeux sous le sommet.
Le retour se fait sous un soleil bienvenu qui nous accompagne jusqu’au refuge de La Selle où Marielle sait comment s’y prendre pour recharger les batteries d’alpinistes passablement éprouvés par la longue journée: accueil au top et ré hydratation optimisée…
Troisième leçon: temporiser et laisser venir…
La précédente journée nous a mis au parfum: cette montagne ne compte pas se laisser séduire aisément, et si l’on souhaite se hisser à ses côtés va falloir revoir la tactique d’approche.
Alors place à la bonne vieille méthode de l’évitement: tu veux pas, et ben moi aussi!
Du coup on se permet une infidélité sur le granit parfait de la Pointe Thorant, le tout sous un ciel « bleu Ecrins » et une petite chaleur bienvenue. Au sommet de la Voie des Lézard on jette un petite oeillade à notre Râteau, et on prend rendez vous pour le lendemain pour retenter notre chance.
Quatrième leçon: insister!
Où plus communément appelé la technique » Jean Claude Duss »: sur un malentendu ça peut passer…
Le Versant nord nous a réservé un accueil mitigé, on se rattrape avec la face sud et son pilier Paquet des plus charmants: escalade facile (sauf une dizaine de mètres qui nous rappellerons que le 4 sup d’antan a de l’avenir), approche spectaculaire sur le glacier, rocher le plus souvent compact et varié.
Le sommet ouest se laisser séduire et on se dresse avec bonheur sur l’arête faîtière de notre montagne tutélaire!
Et pour une fois, à force de tourner autour, la rencontre espérée aura eu lieue. Un beau moment d’itinérance alpine qui soudera la cordée et nous mènera préparés et confiants au pied du fameux Mont Blanc. Mais ça, c’est déjà une autre histoire…
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