On peut devenir guide pour pas mal de raisons, toutes plus ou moins valables et légitimes, mais une chose est sûre: on n’emmène pas par hasard nos compères parcourir les montagnes. Que le sommet soit dur ou facile, élevé ou plus modeste, la valeur de l’expérience se mesure aux moments partagés là haut.
Et quand il s’agit de faire découvrir le monde de la haute-montagne à une petite famille en grimpant au refuge de l’Aigle, l’initiation n’est pas un vain mot: chemin en lacets dans les mélèzes, végétation plus éparses dans le dernier vallon, désert de pierre et arête rocheuse pour finir sur le glacier du Tabuchet et ses crevasses béantes.
Une montée comme un résumé de la montagne et des paysages qu’elle offrent avec pour récompense le refuge perché là haut comme un phare face à la Meije et ses arêtes!
Il faudrait beaucoup de lignes pour décrire l’ambiance de cet endroit hors du temps, alors on va juste retenir ce qui nous vient en vrac: la gentillesse du gardien malgré un service qui s’étirera ce soir jusqu’à minuit, un refuge bondé mais « heureux », le réveil au son de l’accordéon, le lever de soleil sur les arêtes, les copains croisés et tous ravis…
Le lendemain se passe à tourner nos crampons vers la tête des Corridors et son point de vue saisissant sur la face nord, puis le retour dans la vallée s’amorce, entre bonheur d’arrivée ( loooooongue descente ), et sentiment merveilleux d’une expérience à part.
Initié aux lumières des sommets on n’en revient pas indemne…
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